Mangez ceci/ne mangez pas cela
La culture des médias sociaux, qui nous incite constamment à essayer de nouveaux aliments, suppléments et régimes alimentaires, suffit à donner la nausée même aux estomacs les plus solides.
Consommez ceci - mais seulement après 22 heures. Faites du jus de fruit - assurez-vous qu'il est certifié biologique.
Ne mangez que de la viande rouge provenant de bétail élevé en liberté et nourri à l'herbe au sud-est du Mississippi. Vous mangez du pain ? Vous ne vous souciez manifestement pas de votre corps.
En 2003, notre professeur en nutrition sportive a dit à la classe : « Consommez tout avec modération. Même la modération. » C’est simple, mais ça dit tout.
Même si les influenceurs et disciples d’Huberman cherchent à nous faire croire le contraire sur les plateformes en ligne, le régime parfait n’existe pas. Il n’y en a aucun qui convient à tout le monde. Il n’y a pas d’aliment qui ne devrait être consommé que les « jours de triche ».
En plus d’être vaguement basés sur des articles soigneusement choisis, un grand nombre de régimes tendance nous font sentir coupables à propos de nos choix personnels ou de nos habitudes familiales, et présentent les aliments comme étant soit « bons » ou « mauvais ».
Mais il peut être utile d’adopter une vision moins subjective de la nutrition. Aucun aliment n’est intrinsèquement bon ou mauvais. C’est plutôt de leur qualité – et certainement de leur quantité – qu’il faut tenir compte, en plus de ses besoins individuels et des répercussions cliniques.
Ma famille a adopté la philosophie suivante : toujours manger assez, trop manger occasionnellement, ne jamais manger trop peu.
Malgré les débats pour ou contre certaines modes alimentaires - sur lesquelles je ne suis pas qualifié pour me prononcer - une vérité universelle sur laquelle s'accordent les cliniciens est que les maladies chroniques ne peuvent être évitées. sous-combustion entraînera des blessures. Tout a un coût et tricher sur la physiologie à court terme - en particulier chez les jeunes athlètes - finit par se payer. Souvent au décuple.
Notre corps est incroyable. Il peut accomplir des choses remarquables. La meilleure façon d’en prendre soin, c’est de lui fournir les nutriments dont il a besoin.
À une époque où nos journées sont de plus en plus chargées, où nos vies sociales sont plus exigeantes que jamais, et où le déséquilibre entre nos revenus et le coût de la vie en force plusieurs à vivre d’une paie à l’autre, il est de plus en plus difficile de choisir – voire de trouver – des aliments de grande qualité à un prix abordable. Cette situation nous mène souvent à faire nos choix alimentaires en fonction des coûts, de la commodité et du confort qu’ils nous procurent. Il n’est pas nécessairement impossible de manger sainement, mais il faut généralement plus de planification, de réflexion et de temps pour y arriver.
En rentrant chez soi après une longue journée, c’est très tentant de se contenter de manger une boîte entière de céréales – sans lait – et d’arroser le tout d’un verre de vin. C’est si rapide qu’on se rappelle à peine l’avoir fait. Est-ce réconfortant? Oh que oui! Pourrait-on prendre dix minutes pour se préparer un repas équilibré? Absolument.
Objectifs nutritionnels de base :
Manger suffisamment
- Aliments entiers dans la mesure du possible
- Un légume et une protéine à chaque repas
- Beaucoup d'eau par jour
- Ralentir
- Manger en pleine conscience
- Faites-vous plaisir - avec modération, n'oubliez pas
Je m’entraîne tous les matins, sauf en cas d’empêchement. Je dois donc me lever tôt pour pouvoir manger un repas complet une ou deux heures avant chaque entraînement. Chez moi, le jeûne n’est pas permis.
Pour déjeuner, je mange habituellement du beurre de noix avec du gruau, un bagel ou des crêpes, que j’accompagne souvent d’une banane ou d’une barre de céréales. Le café frais est un incontournable.
Pour les entraînements de plus de 90 minutes, j’apporte de l’eau et des gels GU Energy, en calculant de 60 à 90 g de glucides par heure. (Donc, pour une course comme l’UTMB qui me prendra 20 heures si je suis en forme et 45 heures si je ne le suis pas, je devrais consommer plus de 150 gels pour répondre à mes besoins nutritionnels!)
Immédiatement après chaque entraînement, je bois de l’eau ou un mélange d’électrolytes, puis je me prépare un deuxième repas. J’essaie de consommer des glucides et des protéines dans les 30 minutes suivant la fin de mon entraînement. Quand je suis à la maison, j’opte pour un repas entièrement équilibré. Si je suis loin de la maison (à plus de 30 minutes), j’apporte une collation ou un repas préparé pour éviter de retarder le processus de récupération.
Pour les courses de trois heures et plus, j’augmente ma consommation de protéines en mangeant des aliments entiers ou en buvant un smoothie aux fruits avec un mélange de récupération protéiné de GU Energy après ma sortie.
Alimentation de base pour les voyages et les compétitions :
Pour certaines personnes, les voyages à l’étranger et la découverte de nouvelles cuisines sont des expériences formidables. D’autres ressentent plutôt du stress et de l’anxiété quand elles doivent quitter le confort de leur cuisine et se résigner aux repas pour emporter, aux buffets d’hôtel ou aux repas dans l’avion.
À quelle catégorie appartenez-vous? Si c’est la première, amusez-vous! Sinon, comme vous le faites pour votre entraînement, planifiez tout ce que vous pouvez planifier. S’il y a des aliments, des boissons ou même un napperon dont vous ne pouvez pas vous passer, apportez-les. Je voyage toujours avec du gruau instantané aux pommes et à la cannelle de Quaker, et avec du beurre d’amande.
Il est important de se rappeler que rien n’est parfait, et que rien ne dure pour toujours. Vous n’avez pas mangé de pâtes la veille de votre course? Ne vous en faites pas, votre pain à l’ail contenait bien assez de glucides. Quelqu’un a égaré votre gaufrette au miel? Tartinez un peu de miel sur un biscuit.
Ne laissez pas l’ombre d’un doute miner et détruire la confiance que vous avez passé des mois à bâtir pendant votre entraînement. Et s’il vous arrive un pépin – comme on dit dans le monde de la course, il y a toujours quelque chose qui va mal – acceptez la situation, et demandez-vous ce que vous allez faire pour y remédier.
Ne laissez pas vos peurs gâcher le moment présent.
Ne me croyez pas sur parole
Vous vous rappelez des influenceurs aux recommandations contradictoires que j’ai mentionnés plus tôt? Je suis la poêle qui se moque du chaudron. La meilleure approche, c’est d’apprendre à se connaître soi-même et d’expérimenter. Lisez, écoutez, assimilez, cherchez des sources crédibles (comme une revue systématique ou une méta-analyse de tous les essais cliniques comparatifs à répartition aléatoire). Notez ce qui semble fonctionner, et laissez tomber ce qui ne fonctionne pas. Choisissez les approches que vous aimez et préparez-vous à changer de stratégie à la dernière minute : s’il y a quelque chose qu’on peut prévoir à propos de la nutrition pour les ultramarathons, c’est qu’il y aura des imprévus.
Si vous en avez l’envie et les moyens, faites appel à un nutritionniste agréé. Ça en vaudra assurément la peine. Points bonis s’il se spécialise en nutrition sportive.
À retenir
Si nous continuons à obéir à une norme de perfection inatteignable, nous éprouverons toujours un sentiment d’échec ou de culpabilité lorsque nous n’arriverons pas à réaliser l’impossible.
La nutrition, comme le corps humain, est parfaitement imparfaite.
La prochaine fois que quelqu’un vous encouragera à « manger propre », qu’on vous demandera sarcastiquement « tu vas manger ça? » ou que vous vous sentirez coupable que votre alimentation ne corresponde pas à l’image parfaite que cette industrie billionaire essaie de nous vendre, faites preuve de bienveillance et d’indulgence envers vous-même.
La modération a bien meilleur goût, surtout s’il est question des conseils de nutritionnistes amateurs.